(Extrait de « Baron Penhoat », d’après les papiers de la collection Penguern.)
Ma lostenn voulouz ar c’haerrañ A roan da Sant Nikolas Eben a vo d’am gouarnerez Ma ’devo soñj deus he mestrez |
Ma plus belle jupe de velours Je la lègue à Saint Nicolas Et l’autre à ma gouvernante En souvenir de sa maîtresse ; |
Kaerrañ ejen em marchossi Da Santez Varc’harid ’roin Hag e bar da Santez Katell Ma sikouro ac’hanon da c’henel |
Le plus beau bœuf de mon étable Je le donne à Sainte Marguerite Et son pareil à Sainte Catherine Pour qu’elle m’aide à mettre cet enfant au monde. |
Triwec’h lakez a zo ’n em zi Bep a habit du da bep hini Bep a habit du penn-da-benn Na pa goustje ur pistol ar walenn |
J’ai douze serviteurs chez moi Pour chacun, un habit noir Un habit noir de pied en cap Quand il en coûterait une pistole l’aune ; |
Astennet mat war al leur-zi Ur c’holc’hed pluñv hag un tapis Nag un tapis hag ur c’holc’hed Ma vezin warne digoret |
Etendez sur le sol Un édredon de plumes et un tapis Un tapis et un édredon Pour que l’on m’ouvre le ventre dessus ; |
Digoret mat dor ar gegin Ma welin ’tont ar medesin Digoret mat ma frenestroù Ma welin o tont ma ankoù. |
Ouvrez toutes grandes les portes de la cuisine Que je voie venir mon médecin Ouvrez toutes grandes les fenêtres Que je voie venir ma mort. |
Tostaet ’ta, tostaet, ma fried, Ma roin deoc’h ma gwalenn-eured – Birviken gwalenn-eured ne gemeran Da dougen kañv deoc’h-chwi e’h an.” |
Approchez, approchez, mon époux Que je vous rende mon anneau de mariage. – Jamais je ne reprendrai d’anneau ! Je m’en vais porter votre deuil.” |